Association Vidéographie à Auray : cinéma argentique et fête foraine
Un fil conducteur : la famille
L’association Vidéographie est basée au cœur du quartier Bel-Air-Parco Pointer à Auray, et y occupe un local dans des appartements mis à disposition par le bailleur social Morbihan Habitat. Vidéographie travaille en étroite collaboration avec le Centre Social « La Cabanatous » , et organise à l’année, à Auray, un ciné-club itinérant avec projections dans des salles du quartier ou sur les murs des immeubles, ainsi que des ateliers de programmation et de pratique. Pour 2024, le projet commun de Vidéographie et la Cabanatous s’articule autour de plusieurs temps forts, entre atelier de programmation de courts métrages et réalisation d’un film sur le thème « Quels parents j’ai ? » L’objectif du projet est ainsi de permettre aux adolescent*es de réfléchir à leur place d’ado au sein de leur famille et ainsi à leur relation avec leur ou leurs parent.s.
Films et pratiques des premiers temps
La particularité du projet 2024 est qu’il utilise les techniques du début du cinéma, avec tournage puis projection en cinéma 16mm. Simon Guiochet, artiste plasticien et programmateur vidéo, affectionne l’utilisation des techniques anciennes. C’est donc tout naturellement qu’une partie du projet se déroule dans l’enceinte du Grand Huit, une ancienne friche SNCF à Rennes aujourd’hui dédiée à l’univers forain.
Le jour de notre visite, les jeunes sont venus tourner des scènes de leur film au Grand Huit, accompagnés de Laure, référente famille à La Cabanatous. Le Grand Huit est géré par des passionnés de l’art forain et les décors et manèges sont impressionnants. Avec une partie des hangars encore en réfection, le site a des allures fantomatiques. Cela tombe bien car dans la scène en question, tous les parents ont disparu !
Tous les plans sont minutés. Simon vérifie, chronomètre à la main, que les plans sont respectés … et vérifie régulièrement, grâce à des manchons occultants cousus main, qu’il reste assez de pellicule sur la bobine. Les jeunes s’impliquent, repèrent les décors, tournent en 16 mm et en numérique pour les plans de secours, passent devant l’objectif. Et ne rechignent pas à demander aux visiteurs du Grand Huit de faire de la figuration dans le film. Pour terminer la journée en beauté, avant de reprendre le minibus pour Auray, les jeunes ont le droit de se choisir une confiserie au kiosque à bonbons puis de faire un tour de manège. Une fois que Simon aura développé les pellicules dans son laboratoire, le film sera monté ; les jeunes feront la création sonore en vue de projeter et bruiter en direct lors de deux soirées, l’une à Auray dans le quartier, en complément de la projection des courts métrages choisis par les jeunes, l’autre au Grand Huit à Rennes. On a hâte de voir le résultat !
Article : L. Dabosville, coordination régionale Passeurs d’images. Le 17/07/2024